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COOPÉRATIVES DE L'EST Projet de fusion Blamont-Sodiaal sur les rails

Après un déficit de 13 M€ de 2009 à 2011 et une perte de capitaux propres de 10,5 M€, les fromageries de Blamont seraient à l'équilibre en 2012 grâce à un nouvel effort de 10 €/1 000 l sur le prix du lait de ses adhérents.

Sans surprise, le conseil d'administration des fromageries de Blamont a voté le 22 janvier un projet de fusion avec Sodiaal.

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Le rêve d'une grande coopérative régionale à l'est de poids national s'est évanoui. Enterré le projet ébauché fin 2009 autour des fromageries de l'Ermitage et de Blamont, avec les Franc-Comtois de l'UAC et les Meusiens de l'ULM, satellite et partenaire du premier. L'ensemble aurait pesé 800 Ml de lait et 70 000 t de fromages. Les « Blamont », restés sans réponse de l'Ermitage sur des points stratégiques de ce partenariat régional(1), s'étaient retirés début 2010. Pas facile il est vrai de discuter d'égal à égal quand il faut, de concert, déjà gérer la fusion de deux coopératives (l'ULPL et la Cal de Blamont), et surtout qu'il y a urgence à redresser les comptes (5 M€ perdus en 2009). L'arrivée de Sodiaal dans le jeu, avec la reprise d'Entremont, avait rebattu les cartes en relançant l'usine d'emmental de Langres en Haute-Marne (capacité de 22 000 t) condamnée par le privé. Début 2011, Sodiaal accordait une avance de trésorerie de 2 M€ aux « Blamont » lâchés par le Crédit agricole, à défaut de vouloir appliquer une baisse importante du prix du lait. Dans la foulée, un cabinet d'expertise se penchait sur la situation, conseillant dès juin 2011 un rapprochement avec Sodiaal. C'est en ce sens que Blamont travaillait depuis. Objectif : résoudre un à un les problèmes par métier et remettre de l'ordre dans la maison avant de songer fusion… Une idée pourtant sous-jacente dans l'esprit des dirigeants. Leur erreur aura sans doute été de ne pas le dire plus clairement à leur base.

D'où le travail à façon, depuis octobre 2011, à l'usine Sodiaal de Langres de 50 Ml jusqu'alors transformés en emmental sur le site obsolète de Belfort. D'où la sous-traitance récente à Sodiaal de l'agro-fournitures. Devait suivre la gestion des 65 Ml de lait d'excédents sur 140 Ml collectés auprès de 350 exploitations Blamont. La pression du terrain et du syndicalisme pour remettre en course l'option Ermitage, après l'annonce d'un énième décrochage du prix de base (voir L'Éleveur laitier de novembre), a obligé le conseil d'administration à forcer le pas.

Un prix moyen proche de celui de Sodiaal en janvier

Le 22 janvier, ses membres votaient à l'unanimité un projet de fusion avec Sodiaal. En attendant une fusion qui sera effective quand les AG extraordinaires des deux entités l'auront validée, les « Blamont » apprécieront de voir s'éloigner la perspective d'un nouveau décrochage du prix de base pour équilibrer les comptes. Après les 270 €/1 000 l payés depuis octobre, on leur annonce pour janvier un prix de base unique de 325 € proche du prix moyen Sodiaal (avec ses laits A et B). La fusion ne devrait pas leur demander non plus un gros effort de capitalisation supplémentaire. À quelques euros près, les parts sociales nécessaires correspondent aux 30 €/1 000 l auxquels ils doivent arriver avant 2014 pour entériner la fusion ULPL-Cal de Blamont.

JEAN-MICHEL VOCORET

(1) Conditions de répartition des résultats dans la nouvelle entité, fusion avec l'Ermitage…

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